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Cher Léopold, comme nous l’aimions déjà dans la famille, lui que nous appelions l’Irlandais à cause de son nom (Eyrin). Et ses photos montraient un très grand gaillard au visage particulier, sourcils broussailleux et yeux étirés vers le bas. A l’anglaise, peut-être ?
Le 20 septembre 1861 notre garçon s’en va. En fait, son jeune frère de 17 ans venait de mourir le 9 septembre 1861 en Cochinchine. Comment avais-je fait pour passer à côté de ça ? J’en suis navrée aujourd’hui, pour avoir perdu toutes ces années sans mener l’enquête. Je sais, dès à présent que je vais retourner aux Archives de la Marine à Brest pour avoir plus d’informations.
En plus de ça, dans ma branche paternelle, alliée la génération suivante aux Eyrin, un enfant Colliot originaire de Pont-Croix est décédé à 21 ans le 12/12/1859 à bord de l’Aviso vapeur « Le Grand Bassam » en rade de Corée. J’ai le cœur chaviré par tout ça.
Guerre de l’opium ? Archives de la Marine, encore. Comme on dit : « Il n’est jamais trop tard pour bien faire ». Et je sais qu’il y avait beaucoup de bateaux de la Marine en guerre dans ces régions à cette époque sous Napoléon III.
Je ne penserai plus au temps perdu mais au fait que j’ai de nouveaux buts, un nouveau but qui est de revoir mes ancêtres par le biais de leur histoire et fabriquer quelques gros livres qui se lisent, qui se touchent, qui se respirent. Une nouvelle raison de vivre, très probablement.